Grand Jardin cherche à montrer que le tourisme et l’alimentation peuvent avoir un moindre impact environnemental sans obliger à des renoncements. Et pour rendre le tourisme plus vertueux, le choix du mode de chauffage est un élément décisif. Après quelques recherches, nous avons trouvé une solution low tech, écologique et résiliente pour chauffer notre hôtel : le Miscanthus.
Cette plante vivace développe chaque année une longue tige qui, une fois broyée, est un excellent combustible. Sa culture est simple, peu risquée, durable, et bien maîtrisée. Bénéficiant d’une grande surface disponible et de la présence dans la région d’une filière déjà bien structurée, nous avons décidé que c’était pour nous la meilleure manière de chauffer notre hôtel.
Accompagnés par Novabiom, le grand spécialiste du sujet (implanté près de chez nous à Chartres), et par notre entreprise de travaux agricoles préférée (qui nous a fourni les machines), nous avons passé 2 jours, en équipe, sur une planteuse, pour planter nos 3 hectares de Miscanthus. Il a fallu avant cela désherber la parcelle, et bien la préparer. Ce travail de préparation fine est essentiel pour le succès de la culture. Une fois les tubercules bien implantés, ils sont en place pour une vingtaine d’années. ! Une fois ce cap de la première année passée, aucun entretien n’est à prévoir, il n’y a qu’à récolter.
La plantation s’est déroulée en mai, dans de très bonnes conditions, et nos plants font maintenant plus d’un mètre de haut. La première récolte aura lieu en fin d’hiver 26/27 (nous achèterons du Miscanthus auprès de producteurs locaux pour notre premier hiver).
Les 40 tonnes de récolte annuelle nous fourniront de quoi chauffer tous nos besoins en eau chaude, et de quoi chauffer 2 des 3 bâtiments (le dernier étant chauffé avec des poêles à bois). Une chaudière à Miscanthus est en train d’être installée. Mis à part quelques litres de gasoil pour l’ensileuse à chaque récolte, nous avons là une solution presque entièrement décarbonée et complètement low-tech pour répondre à une grande partie de nos besoins en énergie.
Petite plus-value : le miscanthus pourrait contribuer à stocker du carbone dans le sol. En effet, il perd ses feuilles chaque année, qui s’accumulent et se décomposent dans le sol. Avec Novabiom, nous avons fait une mesure de carbone du sol avant plantation, et une nouvelle mesure sera faite dans 5 ans pour vérifier si, en plus d’éviter de consommer des énergies fossiles, nous avons contribué à capturer du carbone de l’air pour le stocker dans le sol. Oui, Grand Jardin fait aussi de la science à son échelle…